
Aiud – Sibiu
07.06.14 – 08.06.14 – 09.06.14
Et toujours sous un soleil radieux, nous quittons Rimetea dans la matinée pour les derniers 10 kms entre les falaises, direction Aiud.
Nous y retrouvons Jean-Francois qui gère l’Association Echange & Partage Auvergne Transylvanie entre les villes de Cusset (Allier, France) et Aiud! Depuis plusieurs années, cette association organise des échanges de jeunes, mais aussi des actions en faveur de la francophonie, dans le domaine de la santé ou encore au sein des prisons. Bref : engagée! C’est ici si vous voulez en savoir plus : http://cussetaiud.sopixi.fr/
Jean-Francois et Elena vont nous accompagner pendant les 3 prochains jours. Pour nous, c’est parfait : ils connaissent très bien la région, nous ouvrent les portes et la cuisine de leurs amis roumains, et surtout nous pouvons discuter avec eux de tout assez librement, même de politique!
A Aiud, nous sommes accueillies dans le petit appartement d’Oana, qu’elle occupe avec sa fille Alexia (12 ans). Oana, c’est un peu l’inverse de petites grand-mères traditionnelles que nous avons l’habitude de rencontrer : la quarantaine, élève seule sa fille, très moderne, fume sans arrêt, a un copain français rencontré sur internet et surtout un sacré sens de l’humour! D’une grande franchise, elle nous dit clairement les choses, comme par exemple que nous sommes vraiment malpolies de refuser de manger (mais parfois, il n’y a tout simplement plus de place dans nos estomacs !). Elle nous raconte qu’elle partirait bien vivre en France quelques années, mais ce n’est pour le moment pas possible vis à vis de sa fille. Elle souhaite pourtant pour Alexia un avenir hors de la Roumanie, où les diplômes, l’intelligence et l’honnêteté ne sont pas assez reconnus. Elle est d’accord que c’est dommageable pour la Roumanie si tous les jeunes diplômés tentent leur chance ailleurs, mais elle nous dit clairement que personne ne souhaite à ses enfants de travailler dans ces conditions. Effectivement, avec Oana nous apprenons aussi quel est le statut des professeurs en Roumanie ! Une paie plus ou moins équivalente à 300€ par mois…pour des prix similaires à ceux pratiqués en France ! Nous nous sommes longtemps demandées comment il était alors possible de tenir. Nous avons découvert que beaucoup ont plusieurs boulots, les professeurs vivent de leurs cours particuliers à côté des cours officiels, et surtout les Roumains ont tous quelque part un jardin bien rempli, ils font leur vin, miel maison : ils savent encore se servir de ce que la nature leur donne !
Bon, mais ce n’est pas avec Oana que nous allons apprendre des recettes traditionnelles, elle déteste cuisiner. Elle se plie cependant au jeu et nous prépare quand même un des cinq plats qu’elle réussit très bien : une tortilla, justement dénommée la recette « Oana I »
Si Oana a plus de sens de l’humour que d’habilité en cuisine, elle nous réserve dans ce domaine une bonne surprise : dans le même bloc habitent ses parents et sa maman Livia est une excellente cuisinière !
Nous voici donc dans le petit appartement de Livia (où Oana a grandi), avec vue sur la petite église orthodoxe…au grand dam de Marin (le père), qui refuse de mettre le pied dans une église. Reste du communisme ? Il était en tout cas très engagé dans le parti. Livia était comptable chez Metallurgic. Tout en cuisinant la Mamaliga cu Branza (polenta avec du lard et du fromage… assez consistant !), le « plat du paysan », elle nous dit qu’elle est très heureuse de voir des Françaises s’intéresser à la Roumanie, que ce n’est pas souvent. Avec Oana, elles pensent que c’est la faute des Roms (toujours…) qui donnent une mauvaise image de la Roumanie en France. Nous pensons que c’est la faute des Français, de leurs méconnaissances et de leurs clichés…
A Aiud, nous rencontrons également la famille d’Eugèn, Doina et Simina (leur fille). Ici aussi, le sens de l’humour est au rendez-vous et nous passons de sacrés bons moments. Tout le monde se retrouve à 10h00 du matin en cuisine pour la préparation des Sarmale (feuilles de choux fourrées à la viance et aux épices), de la ciorba de perisoare (soupe un peu aigre à la viande) et des beignets aux prunes. Eugèn nous enseigne également SA recette spéciale : les pommes de terre frites à la Eugèn. Bon. Claire a quelques problèmes dans le roulage des Sarmale, et Eugèn nous le dira plus tard : « ici nous avons des problèmes sur la constance de la qualité ». Tout le monde passe à table, Simina « le désastre pour la cuisine roumaine » (elle est végétarienne) nous rejoint. Doina rigole sans cesse, elle a le sourire scotché au milieu du visage. Eugèn raconte son travail en tant qu’ingénieur puis en tant que vice-maire d’Aiud. Quel accueil et quel repas ! Après avoir tant mangé, nous sommes un peu épuisées… et on nous installe un lit pour nous reposer une heure (une très belle tradition roumaine que nous retrouverons toujours avec plaisir) ! Simina étudie en ce moment la musique byzantine et nous fait découvrir les chants orthodoxes. Nous découvrons même tout court la religion orthodoxe que nous connaissons très peu (nous aurons l’occasion d’en reparler).
A Aiud, quand nous ne cuisinons pas, nous partons à la découverte de la région, toujours accompagnées de nos excellents guides : visite de la citadelle d’Alba Iulia et du monastère de Ramet.
Nous partons à 7h30 du matin d’Aiud et il fait déjà tellement chaud…
Nous suivons des petites routes jusqu’à Olna Sibiului (87 km), ça monte et ça descend sans arrêt, et nous trouvons un coin d’ombre toutes les 30 minutes… Nous voulons absolument atteindre Sibiului car il y a là-bas des lacs salés et des plages ! C’est bien la seule vision qui nous fait encore tenir sur nos vélos. Nous arrivons finalement à destination à 17h30 sous la chaleur terrible, nous trouvons un petit camping minable avec vue sur la route (mais le gérant est vraiment très sympa, ça rattrape tout). 15 minutes pour monter la tente, nous mettre en maillot de bain, marcher en direction des lacs… quand l’orage éclate! Pluie de grêlons (énormes! Heureusement la tente a resisté), nous trouvons refuge dans les toilettes. La baignade tombe à l’eau -_-
Impossible de fermer l’oeil de la nuit car tous les chiens hurlent hurlent et hurlent des heures durant. Comment les Roumains arrivent à dormir malgré les chiens, cela reste un mystère.
11.06.14
Cette fois-ci, nous pouvons nous baigner ! Les lacs grouillent de petits crustacés (ça ne donne pas très envie) et sont tellement salés qu’on flotte à la surface sans effort !
Une vingtaine de kilomètres nous séparent de Sibiu – dont un kilomètre durant lequel notre petite route se transforme en 3×3 voies et aucune place contre la glissière de sécurité. Ou comment se sentir comme une fourmi moins-que-rien entre les camions-éléphants. Bon, nous nous en sommes sorties entières, mais à éviter absolument !
A Sibiu, nous sommes accueillies chez Vasile et Lizeta (cousine d’Elena d’Aiud), professeur d’électronique à l’université. Petit tour de la ville qui n’a pas été ravagée par les plans d’urbanisation de Ceaucescu ! On y trouve une multitude de bâtiments anciens et de petites rues pavées, des jolies cours intérieures cachées, des musées et des jardins . Nous arrivons par hasard -et à notre plus grand bonheur- pour le festival Sibfest, grand festival international de théâtre. Nous découvrons donc la ville avec le son des fanfares ! Le soir-même, nous nous rendons dans un petit théâtre (tout petit petit petit) pour le spectacle Atomic Bikini du Cirque Pop Up. Cette compagnie est gé-niale ! Rien que l’entrée dans le chapiteau nous a fait nous plier de rire. Leurs masques, costumes et mimiques sont fabuleux et ils créent un univers magique à partir de rien. Ici: http://cirquepopup.over-blog.com/atomic-bikini.html En tout cas, par un chouette concours de circonstances, ils se trouvent qu’ils…connaissaient notre projet ! Ils avaient en effet joué à Brno quelques semaines auparavant, et Aude de l’Alliance française leur avait parlé de nous. Bref : le monde est petit !
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