
Nord Est de la Hongrie et Miskolc !
Le 28 mai
Nous quittons la Slovaquie aujourd’hui pour retourner en Hongrie à travers les collines, les petites routes et les flopées de coquelicots . Après 70 km, un peu avant Ozd et juste après la bonne côte à 15%, nous commençons à chercher un logement dans le village de Domahaza. La petite dame à qui nous demandons conseil sur un endroit où dormir nous emmène de porte à porte, faisant aboyer tous les chiens du village jusqu’à ce que quelqu’un nous prête un toit, et quel toit! Une maison qui n’est habitée par personne est mise à notre disposition, nous avons donc une grande chambre, un salon, une salle de bain et on nous amène même de quoi souper! En attendant que la maison soit préparée pour notre arrivée, nous attendons chez une voisine. Elle nous sert des crêpes mais nous ne comprenons (presque) rien à tout ce qu’elle raconte sauf que son petit chat s’appelle “Redbuuuull”! Sympa.
Le 29 mai
Nous nous remettons en route le lendemain pour encore près de 70 km jusqu’à Lillafüred. Nous passons Ozd qui semble être une ville très pauvre, avec notamment beaucoup de maisons de Roms où les gens sont parfois très colorés, presque noir. Du monde dehors, de charettes à poussée manuelle, des vrais charettes. Après Ozd, c’est la fin de la rigolade et le début de la vrai montée en passant par des forêts très belles et des collines bien sauvage. Après des petits lacets en montée pendant une bonne dizaine de kilomètres qui semblent sans fin, nous sommes heureuses de découvrir que les derniers 13km jusqu’à Lillafüred seront la plus longue descente de notre voyage!
Chouette petit camping familial au chien fou mais sympa. Lillafüred est un coin assez touristique avec un lac, des grottes, un petit train de montagnes etc.
Le 30 Mai
10 km de descente (encore!) et nous arrivons à Miskolc, où nous sommes attendues de pied ferme par Raymond de l’Alliance française. Dès le départ, nous sentons que nous allons bien nous entendre! Il nous fait beaucoup rire et les citations ci dessous sont de lui. Il a organisé pour notre venue une petite rencontre/soirée dans les locaux de l’Alliance, à laquelle ont été conviés tous les Hongrois bon cuisinier -ou non- intéressés par le projet. Et c’est le début du grand bazar avec une sacrée galerie de personnages! Sur fond de vin français, de vin hongrois, de palinka de Tibor “pas fort, pas alcool, 50°”, de palinka de Raymond “”Hiroshima II” selon mes amis car elle arrache la tête”, nous rencontrons par ordre d’apparition:
Juliana, la vieille dame aux coiffures extraordinaires sur un beau visage rond et chaleureux. Irénké et Gabor, venus avec des paniers plein de pâtisseries et du sirop de sureau! Inrenké dicte les recettes à Tibor qui les écrit au tableau en Magyar, Raymond traduit, Claire essaie de suivre le fil! Virag, “fleur” en Magyar, professeur de français et d’allemand -mais en ce moment seulement d’allemand car plus personne ne veut apprendre le français et assistante de Raymond à l’alliance, “la plus belle professeur d’allemand de la région”. Eva, qui est déjà grand mère mais à l’air si jeune! Elle travaille beaucoup et ne pouvait donc pas cuisiner mais nous explique toutes les différences entre le gratin dauphinois français qu’elle a découvert à Grenoble et sa version hongroise! Daniel, “l’ami d’Obama”, Américain de Denver qui adore le goût particulier de la cuisine hongroise donnée par la cuisson au lard fumé. Tibor, grand costaud de 2 mètres, vétérinaire, une poigne de fer et le “roi de la palinka”! Eva Gerevich, “d’Artagnan” selon Raymond, fille et nièce de champions d’escrime, très sympa! Maté, 27 ans, “notre élève le plus sympathique”, fils de vignerons et d’agriculteurs. Greta, “la petite danseuse”, qui disparaît aussi vite qu’elle est apparue mais laisse derrière elle une boîte pleine de délicieux cookies. Et enfin, le clou du spectacle, la géniale Rosalie, 75 ans, pleine d’énergie. La première chose qu’elle nous dit: “Je ne peux pas le croire, c’est vous les deux cyclistes??” – Raymond nous avouera plus tard qu’elle s’attendait à deux grosses filles bien baraquėes… Dentiste, elle a vécu deux ans, seule, en Algérie. Elle adore ce pays et aurait voulu y rester toute sa vie, mais la guerre civile a éclaté. Là bas, elle ne soignait que les hommes car elle aurait eu une trop mauvaise influence sur les femmes! Elle a baroudé dans tout le pays, toujours une cigarette à la bouche (elle se réveille même la nuit pour fumer), et depuis, elle est libre! Avec Rosalie, on parle de tout, sauf de cuisine. De toutes façons, Raymond nous avait prévenu, elle est “capable de vous faire exploser la baraque!”. Un sacré personnage!
5 km, direction la banlieue de Miskolc, Julianna nous accueille pour la nuit. Julianna a des doigts de fée et un coeur d’or, elle brode et tricote sans cesse, et nous repartirons avec plein de ses créations en cadeau! Elle le fait pour le plaisir, avant elle travaillait à l’ usine LKM (Lenin Metallurgical Kombinat), comme la moitié de Miskolc, avant qu’elle ne fasse faillite. Julianna regrette la période communiste durant laquelle tout le monde avait un travail et un appartement. Aujourd’hui il n’y a plus de liste d’attente pour les appartements, mais la nouvelle génération n’a pas les moyens de s’en payer un. Et la liberté? Nulle, car ne sont libres que ceux qui possèdent, c’est le règne de l’argent.
Tout en discutant, nous cuisinons: une soupe aux cèpes et un dessert au pavot! Après cette journée et le ventre plein, nous nous endormons en quelques secondes au milieu des poupées de laine.
Le 31 mai
La journée telle que pensions qu’elle allait se réaliser: petite promenade avec Julia, départ de Miskolc à 10h00 pour être à 13h00 à Szerenc où nous devons rencontrer des amis de Tibor et Raymond, propriétaires d’une fabrique de chocolat (et si possible, être accueillies chez eux)
La journée telle qu’elle: nous déjeunons avec Julia, elle nous donne un cours de coiffures extraordinaires. Nous allons ensuite nous promener au château de Miskolc et allons rencontrer quelques artisans potier et créatrice de bijoux que Julia connaît bien. Il s’occupent tous ensemble d’une maison de l’artisanat vers le château, ça vaut le détour! Bon il est 11h00, nous sommes déjà pas trop en avance mais 30km en deux heures ça se fait… si tu ne te retrouves pas sur une route 2×3 voies sans piste cyclable en sortie de ville, avec un terrible vent de face. Nous avons donc roulé avec une vitesse de pointe de 10 km/h et sommes arrivées épuisées et en retard devant la chocolaterie… fermée. Nous appelons Julia qui appelle Raymond à son concours de pétanque qui appelle Tibor qui appelle ses amis chocolatiers et nous nous donnons RDV devant le parking du bowling. Une petite rencontre de 5 min durant laquelle nous recevons une recette de chocolat (bon elle va être difficile à refaire, mais elle est très bien écrite et illustrée) et deux paniers de chocolats délicieux! Mais nous voilà coincées à Szerenc, nous partons donc en direction de Debrecen et atterrissons après 77 km à Tokaj au “camping disco”. Pourquoi disco? Car il fait aussi boîte de nuit sur la plage. Et quel jour sommes nous? Samedi soir! C’est parti pour une grande soirée de musique bien commerciale (sous la pluie)! 🙂Sorry we are on our trip, translation will come later!
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